Le constat de la crise économique, politique et sociale actuelle est sans appel, tant en France qu’en Europe et dans le monde. Pour autant, le terme de « crise » correspond à une nouvelle impasse du système économique capitaliste financier qui accule les peuples à des sacrifices humains inacceptables.
La richesse n’a jamais été aussi importante et aussi inégalement répartie. L’État dit démocratique et libéral remplit une fonction davantage orientée vers le maintien de l’ordre public et la sécurité que vers la protection sociale des individus. Sa conduite politique est dictée par une oligarchie financière qui privilégie le court terme et les besoins des grandes entreprises et des rentiers, au détriment de la majorité de la population. Nos élites dirigeantes ne défendent pas l'intérêt général face à cette oligarchie dont ils partagent les mêmes valeurs et logiques.
Face à cette pensée unique, devant ce qui nous est présenté comme l’unique solution, il est urgent de se rassembler pour que nous reprenions toutes et tous le pouvoir de penser et la capacité d’agir. Une autre société est à réinventer.
Nous appelons à une refondation de la pratique politique et du militantisme, pour permettre la participation plus large et plus directe des citoyens et citoyennes. Le principal moteur de la machine politique doit (re)devenir la passion de l’intérêt commun de chacun(e) et non plus la soif de pouvoir de quelques-uns. République Sociale est à l’image de cette ambition : ses règles de fonctionnement visent à garantir son ouverture à la société, l’égale participation et considération de ses adhérent(e)s et à le prémunir des risques d’instrumentalisation à des fins carriéristes.
Nous appelons à la reconquête démocratique des institutions, qu’il faut libérer de l’influence des lobbies ou autres groupes d'influence illégitimes à tous les niveaux : local, national et européen. Une réforme institutionnelle est indispensable pour assurer la souveraineté du peuple dans le cadre d'une nouvelle Constitution républicaine et démocratique. Celle-ci devra notamment assurer la représentation politique effective des travailleurs, dans le cadre d'une Chambre du Travail élue au suffrage universel direct se substituant au Sénat et au Conseil Économique Social et Environnemental.
Nous appelons à une révolution progressive mais radicale du système productif et financier. Pour préserver notre environnement et tendre vers le plein emploi, il faut mettre en place un service public bancaire mutualiste, réduire le temps de travail, et créer un revenu citoyen complémentaire pour donner la priorité à un mode de production et de consommation local, coopératif, et écologique.
Nous souhaitons plus largement prendre part au débat démocratique dans un objectif de reconstruction de la gauche et des mouvements d’émancipation humaine, sociale et écologique en France, en Europe et dans le monde. Nous ne pouvons en effet pas raisonner seulement à l’échelle de notre pays mais dans une pleine conscience de l’interdépendance des peuples et des destinées humaines.
La République Sociale que nous appelons de nos vœux et pour laquelle nous militons est celle du réformisme révolutionnaire. Partir du réel pour atteindre l’idéal, voilà notre programme !
République Sociale, 2016.